Dans l’inconscient collectif, quand on cherche un barbier à Genève on pense tout de suite à Gaetano !
Pour tous, il est la référence en la matière.
Depuis plus de 40 ans, il officie et mène ses équipes avec le sourire et tout le charme de la Sicile.
Quand on entre dans cette boutique de la Place des Eaux-Vives, on quitte Genève et on se retrouve direct en Italie. Blouse blanche pour tous et nœud papillon aux couleurs du drapeau italien, des écussons de la Scuderia partout sur les sièges rouges ou sur les sèche-cheveux rouges aussi.
On y vient de père en fils…
Un lieu de rencontre ou de réunion informelle entre collègues, on y parle tout autant des gros titres dans les journaux que du livre de Tim Geithner* (Secrétaire au Trésor Américain) tout en écoutant du jazz. Un néophyte pourrait facilement prendre un cours d’économie sans l’avoir voulu ou chercher.
David l’un des clients présents reconnait qu’à la base il était venu pour le ouï-dire de la qualité de service mais a été agréablement surpris de la dimension émotionnelle. « On y revient pour l’expérience et la ritualisation du service. »
Dans l’ensemble tous les clients présents se plaisent à dire que pour Gaetano ses premiers clients sont ses employés et cela se ressent à chaque instant, c’est appréciable et apprécié.
L’ambiance est bon enfant et sérieuse à la fois, la précision du geste est là et en fabuleux capitaine, Gaetano voit tout, les gestes, les attitudes de ses collaborateurs mais également les sourires ou les demandes des clients.
Il offre tout simplement un service à l’ancienne. Un service que tant de monde apprécie et recherche.
Dans un tout autre registre, Dandy Barber Lounge aux Tranchées, là on s’envole direct pour Londres ou New York. L’ambiance se veut délibérément anglo-saxonne. Le décor est quasi planté au coeur de la City ou de Wall Street.
Les collaborateurs sont vêtus à l’image de leurs clients. Gris et noir. Tout dans la sobriété et l’élégance.
Les banquiers du quartier viennent prendre soin d’eux, les messieurs d’un certain âge apprécient ce service soigné et se souviennent d’un temps où les Dandys faisaient légion.
On y vient aussi pour l’ambiance, si Cristina vous offre le café, c’est la boulangerie d’à côté qui fournit les viennoiseries ou les sandwiches durant la pause.
Lieu de réseautage d’hommes d’affaires avant tout, les gens s’arrêtent aussi devant la porte, les clients fument leur cigarette prolongeant cet instant magique où durant cette pause barbier ils ont pu suspendre le temps avant de retourner dans le rush du trading.
Une question s’imposait toutefois. Et l’hygiène ? Les risques de contamination qui ont fait fuir les clients dans les années 80, qu’en est il ?
Cristina répond du tac au tac « comme tout le monde, le métier s’est adapté et nous changeons les lames après chaque client. Certes cela a un coût mais est-il utile de jouer avec la sécurité ? »
Les soirées d’animation pour présenter des créateurs sont également un moment privilégié pour les habitants du quartier. On y découvre une créatrice de maillot de bains ou un tailleur mais également des artistes en devenir.
Les commerçants adjacents sont ravis de cette nouvelle clientèle car ils en bénéficient aussi. La boulangerie a vu des clients de passage se muter en clients qui s’attablent et le marchand de vélos voit également une nouvelle clientèle apparaître.
Reste à découvrir si ce lieu ne va pas devenir un lieu de rencontre des anglophones installés à Genève…
Enfin, couplé à un salon de tatouage, Barber Shop boulevard du Pont d’Arve. L’ambiance n’a rien n’a voir avec les deux salons précédents. On y vient à la fois pour se faire tatouer, discuter et se faire bichonner.
Ces barbiers seraient-ils une sorte d’agora au cœur de la ville ?
PS :
Une remarque importante, dans les deux cas, Gaetano ou Cristina regrettent qu’il n’existe aucune formation de barbier en Suisse. Cette dernière a été supprimé il y a de nombreuses années mais qui sait si, avec le nombre croissants d’ouverture de ces échoppes, elle ne sera pas réactualisée… en attendant l’un recrute ses collaborateurs en Sicile et l’autre à Londres là où les écoles existent encore…
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